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samedi 5 novembre 2011

L'histoire du crabe

En Chine, au temps des mandarins, il y avait un jeune artiste nommé Zu Tao, réputé pour être le meilleur artiste du monde.
   
    L'Empereur de Chine voulait le dessin d'un crabe. Il fit contacter le jeune artiste. Zu Tao, après avoir écouté sa demande, l'accepta sous condition : il avait besoin d'une grande maison de campagne, de 12 employés de maison et de 5 ans pour réaliser ce dessin.
   
    L'empereur accepta de bonne grâce. Au bout de 5 ans il rendit visite à Zu Tao. Le dessin n'avait pas été fait. "J'ai besoin de 5 ans de plus avec la maison de campagne et les 12 serviteurs,» dit  le jeune artiste. 
   
    L'empereur accéda à sa demande. 5 années passèrent et à nouveau l'empereur lui rendit visite. Zu Tao prit un morceau de parchemin et un pinceau, le trempa dans l'encre noire, et, d'un geste, dessina le crabe le plus parfait qui ait jamais été vu sur terre.

    Je vous propose de réfléchir à cette histoire, et on en reparle...    Y avez-vous réfléchi?
   
    On peut considérer que l'empereur est une partie de nous-même. Notre hémisphère gauche, siège de la raison.
   
    Il passe une commande à notre hémisphère droit, siège de l'intuition et de nos dons artistiques.
   
    Bonne stratégie qui consiste à passer une commande à notre subconscient et à lui faire confiance.
   
    Quelles conditions pose l'artiste ?
   
    1. Une grande maison à la campagne.
   
    Une grande maison laisse place à l'innovation et à la créativité. L'esprit ne se sent pas enfermé dans une  grande maison. Une grande maison donne de la sécurité, protège des agressions extérieures.
   
    Et la campagne donne la sérénité de la nature, nous met en contact avec les éléments vitaux que sont l'eau, le feu, le bois, la terre, etc.
   
    2. 12 employés de maison. Le mot clef  ici est DÉLÉGATION. On ne peut pas tout faire soi-même. Il ne faut garder que les activités où on est irremplaçable et déléguer le reste. Sinon notre vie est dévorée par la routine, et il ne reste aucune place pour exprimer ce qui est grand en nous.
   
    3. Les deux fois 5 ans. Malgré le non respect de la commande, l'empereur a gardé confiance. On dit que les voies de Dieu sont impénétrables. Il en va de même avec notre subconscient. Il a son propre agenda. Il va livrer, mais c'est quelquefois avec retard et il faut lui garder notre confiance.
   
    Le temps est quelquefois nécessaire et  il faut l'accepter. Je suis un impatient, et rien ne m'a plus réjouit que les colles rapides. Dans mon  enfance, qui disait colle disait attendre. Mais il y a des domaines où il faut savoir exercer sa patience.
 
    Tout vient à point pour qui sait attendre - pourvu qu'on ait bien passé notre commande.
   
    Vous avez noté que l'empereur, sans être intrusif, demande des comptes au  bout de 5 ans. Il confronte l'artiste.
   
    4. La partie la plus frappante de cette histoire est sans doute la quasi  instantanéité de l'execution.
   
    J'y vois un enseignement. Lorsque nous sommes en harmonie avec notre projet, il se réalise très vite. Sans doute parce que le projet nécessitait une mutation  intérieure.
   
    Les mots-clefs sont donc :
   
    > Passer une commande
    > Faire confiance
    > Délégation
    > Accepter le travail du temps
    > Se transformer soi-même AVANT  d'obtenir le résultat.
   
    Je suis sûr que vous avez une autre   lecture de cette histoire. En quoi vous   a-t-elle parlée ? Qu'en avez-vous tiré ?
Christian Godefroy

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